La crise sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 a constitué, pour les petits commerces en général comme pour les librairies indépendantes plus spécifiquement, un contexte inédit depuis près de 200 ans. Les restrictions sanitaires mises en place au milieu du mois de mars 2020 ont abouti à la fermeture complète de la plupart des librairies indépendantes, celles-ci n’étant pas classées (jusqu’en février 2021) dans la liste des commerces jugés « essentiels » et autorisés à maintenir leur activité – en dehors de la vente à distance et des retraits en « click & collect », encore loin d’être massivement répandus dans le secteur.
Si le contexte a donc constitué une période très complexe et incertaine pour les libraires, elle a également permis de remettre dans le débat public la question de la place du commerce indépendant, de la concurrence d’Amazon et de celle plus générale des plateformes numériques dans la distribution des livres. Cette crise (comme toutes celles qui l’ont précédée) a également ouvert de nouvelles fenêtres d’opportunités – et un certain nombre de ce que les économistes pourraient qualifier « d’externalités positives ».
Notre enquête a été conduite dans le cadre de la troisième édition de l’étude de la clientèle des librairies indépendantes réalisée par l’ObSoCo pour le Syndicat de la Librairie Française avec le soutien de Dilicom. Cette édition, un peu différente des précédentes, vise à comprendre les différents effets engendrés par le contexte de crise sanitaire sur la fréquentation des librairies indépendantes – et plus spécifiquement le rebond observé durant le cœur de la période.