Peut-être souffrez-vous, vous aussi, de ce mal invisible

Retour de vacances, boîte mail qui déborde, notifications en cascade, agenda déjà surchargé de réunions… La parenthèse des fêtes semble déjà bien loin ! Et alors que vous tentez peut-être de tenir votre bonne résolution de « mieux gérer votre temps en 2025 », vous sentez déjà que ça dérape. Vous voilà d’ailleurs en train de lire cette newsletter entre deux visios, tout en gardant un œil sur votre messagerie, tandis qu’une notification WhatsApp perso vient de faire vibrer votre téléphone…

Ce scénario vous parle ? Sachez que vous n’êtes pas seul ! Mais attention ! Car cette situation peut se muer en une pénibilité lourde de conséquences…

Comme le montre notre récente recherche L’ObSoCo, la Fondation Jean Jaurès et arte, 1 actif sur 4 souffre de fatigue informationnelle au travail (26% très précisément).
Et les technologies dites justement « de l’information », très vite entrées dans le quotidien professionnel de nombre d’actifs, y sont évidemment pour beaucoup.

De fait, et si 47% d’entre eux ont l’impression de devoir rester disponible en permanence pour pouvoir répondre aux sollicitations, c’est en effet directement lié à ce que les chercheurs ont baptisé la « laisse électronique ». Cette connexion permanente qui brouille de surcroît les frontières : 45% des actifs répondent en effet à des sollicitations professionnelles hors horaires de travail, tandis que 62% gèrent leur vie personnelle pendant les heures de bureau. Un équilibre… déséquilibré ?

Car les conséquences ne sont pas anodines. En premier lieu en termes de santé mentale :

  • 69% des personnes concernées par la fatigue informationnelle ressentent du stress (vs 56% des actifs dans leur ensemble)
  • 55% souffrent d’anxiété (vs 43%)
  • 28% ont connu un épisode de burnout (vs 19%)

 

Des conséquences qui se mesurent également en termes d’efficacité ou plutôt d’inefficacité :

  • car 1 email sur 2 ne concerne pas directement son destinataire
  • 62% ont déjà manqué un message important noyé dans le flot des messages reçus
  • et 30% peinent à se concentrer (et se reconcentrer) à cause des interruptions numériques 

 

Il en va enfin de l’engagement à l’entreprise. L’étude révèle que les personnes touchées par la fatigue informationnelle sont 46% à être insatisfaites de leur activité professionnelle (soit 10 points de plus que les autres), 35% ne se sentent plus investies dans leurs missions (+5 points), et 36% doutent même de la qualité de leur travail (+8 points).

Une désaffection qui s’accompagne d’un pessimisme croissant : 50% estiment que leur travail se dégrade (+ 19 points !) et 42% se disent dans le flou concernant l’avenir de leur entreprise (+17 points).

Et la palme de la fatigue revient… aux cadres et managers ! Qui sont les plus touchés, avec 42% d’entre eux souffrant de cette fatigue informationnelle au travail pour, rappelons-le, 26% de l’ensemble des actifs). Un véritable paradoxe : ceux qui sont censés orchestrer la dynamique collective sont les premiers submergés !

Cette étude qui objective ce qui ne constitue pas moins qu’une nouvelle forme de pénibilité invisible au travail, invite donc à repenser l’écologie de l’information en entreprise. Car, ultimement, ce sont aussi des dysfonctionnements organisationnels que ce phénomène révèle. Et nous reviendrons d’ailleurs la semaine prochaine sur 5 profils d’actifs révélateurs de ces enjeux collectifs.

Cela étant et si d’ores et déjà vous vous reconnaissez ou observez des signes avant-coureurs chez vos collaborateurs : n’hésitez pas à nous contacter. Pour en savoir plus sur notre recherche et approfondir ensemble le diagnostic et ses remèdes !

Source : L’ObSoCo, Fondation Jean Jaurès, Arte France : La fatigue informationnelle : une nouvelle forme de pénibilité au travail