Comme le montre notre récente recherche L’ObSoCo, la Fondation Jean Jaurès et arte, 1 actif sur 4 souffre de fatigue informationnelle au travail (26% très précisément).
Et les technologies dites justement « de l’information », très vite entrées dans le quotidien professionnel de nombre d’actifs, y sont évidemment pour beaucoup.
De fait, et si 47% d’entre eux ont l’impression de devoir rester disponible en permanence pour pouvoir répondre aux sollicitations, c’est en effet directement lié à ce que les chercheurs ont baptisé la « laisse électronique ». Cette connexion permanente qui brouille de surcroît les frontières : 45% des actifs répondent en effet à des sollicitations professionnelles hors horaires de travail, tandis que 62% gèrent leur vie personnelle pendant les heures de bureau. Un équilibre… déséquilibré ?
Car les conséquences ne sont pas anodines. En premier lieu en termes de santé mentale :
- 69% des personnes concernées par la fatigue informationnelle ressentent du stress (vs 56% des actifs dans leur ensemble)
- 55% souffrent d’anxiété (vs 43%)
- 28% ont connu un épisode de burnout (vs 19%)
Des conséquences qui se mesurent également en termes d’efficacité ou plutôt d’inefficacité :
- car 1 email sur 2 ne concerne pas directement son destinataire
- 62% ont déjà manqué un message important noyé dans le flot des messages reçus
- et 30% peinent à se concentrer (et se reconcentrer) à cause des interruptions numériques
Il en va enfin de l’engagement à l’entreprise. L’étude révèle que les personnes touchées par la fatigue informationnelle sont 46% à être insatisfaites de leur activité professionnelle (soit 10 points de plus que les autres), 35% ne se sentent plus investies dans leurs missions (+5 points), et 36% doutent même de la qualité de leur travail (+8 points).
Une désaffection qui s’accompagne d’un pessimisme croissant : 50% estiment que leur travail se dégrade (+ 19 points !) et 42% se disent dans le flou concernant l’avenir de leur entreprise (+17 points).
Et la palme de la fatigue revient… aux cadres et managers ! Qui sont les plus touchés, avec 42% d’entre eux souffrant de cette fatigue informationnelle au travail pour, rappelons-le, 26% de l’ensemble des actifs). Un véritable paradoxe : ceux qui sont censés orchestrer la dynamique collective sont les premiers submergés !
Cette étude qui objective ce qui ne constitue pas moins qu’une nouvelle forme de pénibilité invisible au travail, invite donc à repenser l’écologie de l’information en entreprise. Car, ultimement, ce sont aussi des dysfonctionnements organisationnels que ce phénomène révèle. Et nous reviendrons d’ailleurs la semaine prochaine sur 5 profils d’actifs révélateurs de ces enjeux collectifs.
Cela étant et si d’ores et déjà vous vous reconnaissez ou observez des signes avant-coureurs chez vos collaborateurs : n’hésitez pas à nous contacter. Pour en savoir plus sur notre recherche et approfondir ensemble le diagnostic et ses remèdes !
Source : L’ObSoCo, Fondation Jean Jaurès, Arte France : La fatigue informationnelle : une nouvelle forme de pénibilité au travail