Une pratique qui se démocratise et se diversifie
70% des Français pratiquent au moins une activité d’autoproduction. 57% pratiquent au moins 2 activités, et 47% au moins 3 activités. 13% sont de nouveaux pratiquants se sont lancés depuis moins d’un an et 18% ont diversifié leurs activités cette année.


Des motivations multiples qui évoluent avec le contexte économique
Si la possibilité de manger des produits bruts, frais et sains reste la motivation première (très importante pour 55%), la dimension économique a gagné en importance avec la récente période inflationniste (38%, +8 points). De même que le désir de faire quelque chose de ses propres mains (36%, +5 points). A noter aussi la progression du souhait d’indépendance vis-à-vis des entreprises qui progresse également de façon significative (33%, +8 points).
L’autoproduction, source de bien-être et créatrice de liens
Plus qu’une simple activité productive, l’autoproduction se révèle être un puissant vecteur de bien-être : le plaisir (64%) et la fierté (41%) sont en tête des émotions ressenties à la pratique. Les autoproducteurs sont d’ailleurs significativement plus satisfaits de leur vie (62%) que les non-pratiquants (49%).
L’autoproduction renforce également les liens sociaux : 52% pratiquent accompagnés, principalement en famille. Et notons cette dimension altruiste souvent ignorée : 45% des autoproducteurs font don d’une partie de leur production, créant ainsi une économie informelle du partage.
Un mouvement confronté à des défis
Si l’engouement reste fort, des freins persistent : manque de temps (de fait les pratiquants y consacrent -1h par mois en moyenne par rapport à 2022 et la période des confinements successifs), contraintes budgétaires (budget moyen annuel de 200€, en léger recul) et manque de compétences et savoir-faire de base. Autres types de difficultés rencontrées : les aléas climatiques extrêmes (sècheresses, inondations…) qui ont amené 40% des pratiquants à adapter leurs pratiques. Nouvelle preuve que le dérèglement climatique impacte concrètement le quotidien des Français.
Perspectives : un potentiel de croissance encore important
Malgré ces contraintes, 76% des Français se disent prêts à pratiquer une nouvelle activité si les obstacles étaient levés. 49% des autoproducteurs actuels aimeraient s’investir davantage dans la pratique. La satisfaction des pratiquants continue d’ailleurs de croître (67%, +2 points), avec un noyau dur de « très satisfaits » qui passe de 19% à 22%.
Pour 75% des Français, il est clair qu’il y a « de plus en plus de gens en France qui produisent eux-mêmes une partie de ce qu’ils mangent » et 83% y voient une pratique d’avenir.
Quand Voltaire concluait son « Candide » par l’injonction célèbre « il faut cultiver notre jardin », il proposait une philosophie pratique face aux désordres du monde. Non pas un repli mais plutôt une forme d’engagement concret, à échelle humaine. Non pas un renoncement au monde mais une manière différente de l’habiter, en commençant par transformer ce qui est à notre portée. Trois siècles plus tard, les 32 millions de Français qui s’adonnent à l’autoproduction semblent lui donner concrètement raison et cultiver son jardin n’est plus seulement une métaphore – c‘est devenu un acte concret de résilience et d’autonomie, bénéfique pour sa santé et celle de son écosystème, et une pratique synonyme de convivialité et de bien-être.
Source :
Observatoire Gamm vert de l’Autoproduction 2024, enquête réalisée par L’ObSoCo auprès d’un échantillon représentatif de 4000 Français de 18 à 75 ans en avril 2024