Son diagnostic ? L’algofluence – cette influence sans visage, sans centre, qui dicte nos comportements numériques. Les algorithmes ne nous relient plus : ils nous fragmentent, nous enferment dans des paracommunautés où l’affiliation tient lieu d’identité et le confort cognitif remplace la nuance.
En 2006, le magazine Time sacrait « You » (Vous) personnalité de l’année, célébrant l’avènement d’un web participatif horizontal. Vingt ans plus tard ? L’abondance de parole n’a pas nourri une démocratie d’expression, elle l’a saturée. Dans la course à l’attention, ce sont les discours qui polarisent qui gagnent, pas ceux qui apaisent ou nuancent. L’ouvrage retrace avec finesse l’histoire de cette promesse brisée.
Mais Laurent François ne s’arrête pas à ce noir constat. Il explore aussi et surtout les tentatives actuelles et bien réelles d’une partie de la population pour « cracker l’algorithme » — non pas au sens mercantile du terme (maximiser l’engagement), mais pour reprendre la maîtrise de nos espaces numériques.
Retrouver la spontanéité, la lenteur, recréer des rituels, des sanctuaires de conversation où le lien humain redevient central.
Un livre-enquête qui nous rappelle qu’Internet n’est pas condamné à être ce qu’il est devenu. Qu’une autre voie émerge : celle de l’heuristique, de la découverte intuitive et du sens partagé.
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