La philosophe Sandra Laugier, pionnière en la matière, publiait l’an dernier un ouvrage intitulé « Nos vies en série, Laboratoires d’éveil politique ». Analysant ces formats fictionnels comme autant d’outils d’éducation, de pensée et de combat politique.
Que l’on songe à Homeland et au Bureau des légendes sur la menace terroriste, à Game of Thrones, House of cards ou Succession à propos de l’ambition et du pouvoir, de Fauda sur le conflit israélo palestinien, de Black Mirror sur les dérives technologiques ou encore de The Split sur les mutations du modèle familial…
Les séries permettent de s’ouvrir à des sujets, interrogent la société, sont le miroir tout à la fois de nos aspirations et de nos inquiétudes et disent quelque chose de notre époque. Fournissant des référents culturels, elles peuplent conversations ordinaires et débats politiques.
Prendre du recul sur ce qu’elles nous racontent est donc intéressant, d’autant plus dans le cas de La Fièvre, la dernière création d’Eric Benzekri (auteur de Baron Noir). Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, dans la mesure où elle aborde un ensemble de thématiques d’une actualité brûlante – depuis la défiance envers la démocratie jusqu’au rôle des réseaux sociaux – cette série ne manque pas d’interpeler et faire parler d’elle.
C’est la raison pour laquelle la Fondation Jean Jaurès s’est penchée sur cet objet pop-culturel mais également politique, à travers plus de trente regards, analyses ou entretiens orchestrés par Raphaël LLorca et Jérémie Peltier. Des contributions réunissant des personnalités diverses – experts, responsables politiques, acteurs de la société civile ou universitaires dont Guénaëlle Gault et Marie Gariazzo de la fine équipe L’ObSoCo !
Petit conseil de lecture donc, mais aussi petit conseil série, de quoi complètement déculpabiliser de passer le week-end sur votre canapé si la météo persiste à se montrer capricieuse…