La fin du monde à la fin du mois ?

L’ObSoCo et ses partenaires (ADEME, Bouygues Construction et France Ville Durable) ont présenté cette semaine les résultats de la 4ème vague de notre Observatoire des usages et représentations des territoires. Celui-ci s’attache à explorer les représentations et les comportements des Français face aux impacts du changement climatique et révéler les mutations en cours dans leur conception de la qualité de vie, leur rapport au(x) territoire(s) et à la transition écologique.

Et cette dernière édition le montre : les inquiétudes des Français à l’égard du changement climatique ne cessent de s’intensifier. La multiplicité des évènements qui lui sont liés et donc son expérience de plus en plus concrète amènent désormais près d’un Français sur 5 à se dire très inquiet des conséquences du changement climatique sur la qualité de vie au sein de sa région.

Une préoccupation plus marquée chez les jeunes (plus d’un quart se disent très inquiets) et les urbains, et qui nourrit les envies d’ailleurs : 40% des personnes inquiètes des conséquences du changement climatique au sein de leur territoire seraient susceptibles de déménager pour cette raison (en hausse de 3 points par rapport à 2021).

Parmi les conséquences les plus redoutées : l’intensification des épisodes de sécheresse (48% de citations) ou les canicules (46%) devancent les risques de pluies intenses (32%) ou les feux de forêt (31%, en hausse de 16 points par rapport à 2021).

Et face aux fortes chaleurs, les Français ne sont pas tous logés à la même enseigne, au sens propre. Si 69% indiquent que leur logement leur permet de bien supporter les épisodes de canicule, 28% répondent que ce n’est pas le cas, et près d’un Français sur 10 (9%) pas du tout. Outre le logement, le territoire joue également un rôle dans le vécu des canicules. Et sur ce plan, les Français sont partagés s’agissant de la capacité de leur territoire à s’adapter aux épisodes de fortes chaleurs : 45% estiment vivre dans un territoire qui n’y est pas adapté, dont 11% pas du tout.

Et les plus touchés sont concrètement les plus modestes : 40% d’entre eux indiquent que leur logement n’est pas adapté aux canicules pour 20% des plus aisés, soit le double. En cause : l’isolation du logement, son exposition ou encore l’impossibilité de créer des courants d’air. De même, alors que 53% des foyers aisés estiment leur territoire adapté aux épisodes de fortes chaleurs, ils ne sont que 42% au sein des foyers les plus modestes. Les espaces de fraîcheur ou suffisamment ombragés faisant particulièrement défaut.

Une forme de double peine pour ces publics, dont la contribution au changement climatique est pourtant moins importante que celle des plus aisés.

Face à cet état de fait et alors que le lien est désormais clairement établi dans l’opinion entre la situation de l’environnement et du climat et nos modes de vie contemporains de fortes attentes de changement s’expriment : près des deux tiers des Français estiment que des changements importants (44%) voire radicaux (20%) dans nos modes de vie sont nécessaires pour limiter notre impact sur le climat.

Mais ces attentes se heurtent à un fort sentiment d’inaction, notamment de la part des acteurs jugés les plus prompts à agir. Ainsi, 30% des personnes interrogées positionnent l’État comme l’acteur qui serait le plus efficace pour lutter contre le changement climatique, devant les citoyens (22%) et les grandes entreprises privées (16%). Mais dès lors qu’il s’agit de savoir qui agit le plus, ce sont les citoyens qui se placent en tête (28% de citations) devant… « personne » (18%).

Vous avez dit « éco-anxiété » ?

Source : Observatoire des usages et représentations des territoires – Vague 4

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