Cela, bien sûr, « toutes choses égales par ailleurs » sans de nouvelles mauvaises surprises, notamment sur le plan géopolitique (déjà les difficultés de navigation sur la mer Rouge…). Mais ne boudons pas le plaisir de voir s’esquisser une dynamique positive. Car c’est ce que semblent indiquer, certes encore timidement, les indicateurs macroéconomiques ainsi que certains résultats de la dernière vague de notre Baromètre intentions et pouvoir d’achat.
Sur le front des indicateurs subjectifs :
- Après les niveaux planchers observés en 2022 et début 2023, l’indice de confiance des ménages continue de se redresser, même s’il demeure 10 points en dessous de son niveau de long terme.
- Le pessimisme général des Français décroît de même que la proportion de ceux se déclarant très ou peu satisfaits de leur existence.
- Les anticipations des Français relatives à l’évolution de leur situation financière personnelle confirment elles aussi leur dynamique ascendante des derniers mois.
Dans ce contexte, la pression semble légèrement se desserrer sur le front des restrictions :
- On relève un recul significatif de la part des Français déclarant limiter au maximum leurs dépenses.
- La part des Français exprimant un fort niveau de restriction sur leurs dépenses alimentaires est en recul.
- Pour la plupart des postes budgétaires passés en revue dans notre Baromètre, le niveau de restriction marque lui aussi un (très léger) recul. Mention spéciale pour les restrictions relatives à l’aménagement du logement où la baisse est plus sensible.
- Mais il reste que près d’un tiers des Français déclarent avoir réduit les montants mis de côté ou avoir dû prélever dans leur épargne.
- L’indicateur de ressenti de l’intensité de la contrainte budgétaire lui non plus ne s’améliore pas significativement, avec 37 % de Français déclarant avoir du mal à s’en sortir ou ne s’en sortir vraiment pas (vs 31% en septembre 2019).
Ce faisant, notre indicateur d’appétence à la consommation continue de stagner, loin du niveau relevé avant la poussée inflationniste. Il est particulièrement faible parmi les classes moyennes inférieures et les séniors. Et les amorces d’embellies peinent à se retrouver dans les intentions d’achat déclarées par les Français interrogés.
- A l’échelle de chacune des 24 catégories traitées dans le Baromètre, la proportion de personnes déclarant une intention de dépenses au cours des trois mois à venir est généralement stable par rapport à la même période en 2023.
- Même si pour une large majorité de catégories, la probabilité de réaliser effectivement ces achats est en progression, parfois sensible comme pour l’informatique, l’immobilier ou le matériel de puériculture.
- Reste que les montants envisagés pour ces dépenses sont généralement orientés à la baisse.
Finalement, et si le recul de l’inflation (qui, on ne le rappellera jamais assez, ne veut pas dire baisse des prix) dissipe un peu le climat délétère qui règne sur les marchés de consommation, les Français, dans leur grande majorité, sortent de l’épisode inflationniste avec un pouvoir d’achat dégradé qui continue de peser sur leur envie et leur capacité à consommer. Les prévisionnistes anticipent pour 2024 une croissance du pouvoir d’achat légèrement supérieure à celle enregistrée en 2023 (intégralement due aux revenus du patrimoine, donc concentrée en haut de l’échelle sociale). Si cette prévision se confirme et que la marche du monde ne remet pas en cause les signes ténus de retournement déjà perceptibles, alors la dynamique de la consommation pourrait s’approcher de son régime de croisière. C’est ce que nous dira – ou non – la prochaine vague du Baromètre…
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