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Nos projets d'Observatoires 2024
L’Observatoire du rapport au(x) jeu(x)
Mesurer et comprendre les pratiques et besoins en matière de temps de loisirs ludiques
Aujourd’hui, 7 Français sur 10 jouent aux jeux vidéos au moins occasionnellement (SELL/médiamétrie : « les Français et le Jeu Vidéo », 2022), et 52% des Français jouent au moins une fois par mois à un jeu de société (OpinionWay pour Philibert, 2021). La pratique de loisirs ludiques connait une dynamique de croissance structurelle qui a été renforcée par la crise sanitaire et les confinements.
Vers une société de loisirs ? Comment les Français occupent-ils leur temps libre, dans un monde où les gains de productivité permis par la technologie ont diminué la place du temps consacré au travail rémunéré ? Jean Viard, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), fait le constat que les Français ne consacrent plus que 12 % de leur vie à travailler. Il anticipe qu’une société du temps libre et des loisirs est en train d’émerger.
Selon l’Union des éditeurs de Jeux de société, le confinement a mis en valeur les bienfaits des jeux de société. « Il a permis de toucher de nouveaux publics, en mêlant toutes les générations, des gens qui connaissaient sans acheter, ou ne jouaient pas en famille. […] Durant cette période, on a vu une accentuation des ventes de best-sellers. » Même son de cloche du côté des jeux vidéos : d’après le rapport de 2021 du ministère de la culture, Le jeu vidéo a été le seul secteur culturel à croître durant la crise sanitaire. Il bénéficie d’une pratique favorisée par le contexte de confinement (53 % de joueurs en 2020 contre 44 % en 2018).
Dans le contexte sociétal contemporain, les loisirs sont un refuge qui répondent aussi à des attentes structurelles : quête de sens, lien social, appartenance à un groupe… Comment dès lors, les jeux s’inscrivent-ils dans le quotidien des Français ? Quelles sont les motivations qui préside à leur pratique ? Quelles sont les émotions ressenties/recherchées durant le jeu ? Enfin, quel reflet le jeu renvoi-t-il de notre vision de la société et de notre rapport aux autres ?
Pour mesurer et comprendre les pratiques et besoins en matière de temps de loisirs ludiques, L’ObSoCo propose de réaliser un observatoire du rapport des Français au(x) jeu(x).
L’Observatoire du rapport au prix (Vague 3)
Comprendre les représentations du prix juste et leurs impacts sur les attitudes des consommateurs
La multiplication des stratégies tarifaires des acteurs de l’offre intervient par ailleurs dans une période où le sujet du prix « juste » (dont on voit dans nos enquêtes qu’il n’est pas forcément le prix le plus bas) apparait de plus en plus fréquemment dans le débat public. L’occurrence la plus marquante récemment étant celle soulevée par le mouvement social qui entourait le sujet de la rémunération des agriculteurs et celle d’un « prix plancher » lié à la vente de leur production aux distributeurs.
Dans un contexte de tensions inflationnistes et d’intensification de la contrainte budgétaire pour une part croissante de la population, comment la compréhension des prix par les consommateurs évolue-t-elle ? Comment perçoivent-ils les causes des dynamiques inflationnistes actuelles et comment y réagissent-ils ? Comment cette perception influe-t-elle sur les comportements de consommation dans les différents secteurs de l’offre ? Et quels sont les critères susceptibles de générer un consentement à payer un prix plus élevé ?
Au-delà des interrogations concernant la perception des prix, de leur justesse, de la manière dont ils sont fixés, de l’information qu’ils véhiculent sur les produits ou des services ou de l’image qu’ils renvoient, l’objectif de cette troisième vague de l’Observatoire du rapport au prix est d’évaluer les attitudes des consommateurs face aux nouvelles pratiques de tarification, de mieux comprendre comment ils y réagissent, quelles sont les pratiques les plus efficaces et quels sont au contraire, les écueils à éviter.
En 2024, l’ObSoCo prolonge la réflexion engagée sur le sujet de la compréhension que les consommateurs ont des prix, à travers une double approche, dans un premier temps généraliste (compréhension générale des mécanismes de fixation des prix, de leur perception, définition des critères d’un prix juste, réactions aux différentes politiques de discrimination tarifaires, politiques promotionnelles engagées par les marques…), puis dans un second temps via une approche sectorielle – dont le périmètre dépendra des partenaires de cet Observatoire.
Parmi les secteurs d’ores et déjà envisagés : la distribution alimentaire et la restauration, dans lesquels l’inflation a été particulièrement forte au cours des dernières années. L’énergie, secteur marqué tant par les fortes tensions inflationnistes que par le caractère pré-engagé et peu maitrisable des dépenses qui y sont associées. Le tourisme et les transports, dont les stratégies tarifaires axées autour du yield management font traditionnellement l’objet d’une relative incompréhension, voire d’un sentiment de prix « arbitraires », par les consommateurs. L’habillement, au sein duquel l’intensité concurrentielle s’est considérablement accrue au cours des dernières années et au sein duquel les plateformes de seconde main (Vinted) et les plateformes dites « d’ultra fast fashion » (Shein, Temu…) mettent à mal les standards en matière de prix. Le secteur banque et assurance, dans lequel la relation des consommateurs aux prix est traditionnellement marqué par un fond de défiance – défiance s’étant fortement accrue à la suite de la crise des subprimes de 2007.
Les formats commerciaux alimentaires (Vague 2)
La première vague de cet Observatoire a été réalisée il y a 5 ans. On y observait une érosion, lente mais continue, de la clientèle de la grande distribution en direction de formats commerciaux plus différenciés et segmentant en écho à une diversification des exigences des consommateurs. Diversité qui nous avait permis d’identifier 7 grands profils.
Depuis 5 ans, beaucoup de choses sont venues percuter le rapport des Français à l’alimentation avec l’essor des usages/pratiques numériques et le déverrouillage du e-commerce alimentaire, la progression des circuits/formats d’approvisionnement alternatifs et l’augmentation de la fréquentation des petits commerces / surfaces de proximité, la progression du recours aux plateformes de livraison de repas à domicile, et surtout, la pression inflationniste qui s’est exercée de manière très forte sur les produits alimentaires et a rebousculer les arbitrages et façon même de faire ses courses alimentaires.
Cet Observatoire a pour ambition de dresser un état des lieux à date des comportements et attitudes par rapport aux formats commerciaux dans l’alimentaire, observer les évolutions par rapport à 2019 et départager dans l’interprétation des évolutions la part du contingent lié au jeu de contraintes découlant du contexte inflationniste et la part des évolutions structurelles imputables aux tendances lourdes en matière de modes de vie, de valeurs, d’imaginaires… Et grâce à un échantillon robuste et une grille spécifique et particulièrement riche de renseignements signalétiques, être en mesure d’identifier pour quels types de profils.
L’Observatoire du rapport des Français aux Intelligences Artificielles (Vague 2)
Aujourd’hui omniprésentes dans le fonctionnement des sociétés occidentales, les entités dotées d’une intelligence artificielle interagissent avec nous dans les jeux vidéo ou à travers les chatbots, elles nous traduisent des textes, surveillent nos performances sportives, orientent nos déplacements et nos achats, et portent même en elles la promesse de gains de productivité et de nouvelles opportunités pour les organisations.
Bien qu’encore largement immergé, une partie de plus en plus importante de « l’iceberg IA » remonte à la surface et se fait une place au soleil du débat public, conséquence d’une massification des usages existants et d’une forte réflexion sur les usages à venir.
La visibilité des problématiques associées à l’essor des IA dans l’espace public – largement portée par la sphère médiatique – interroge cependant sur différents points.
Le plus évident est sans doute celui de la dichotomie installée dans le débat public : d’un côté, les défenseurs des innovations technologiques comme solution à la plupart des maux sociétaux et de l’autre des visions critiques inquiètes du potentiel destructeur de ces technologies et des acteurs qui les portent – la Silicon Valley en tête.
Le second point découle directement de la binarité du débat public. Cette dualité entre angélisme et pessimisme empêche de s’interroger sur les représentations et perceptions de la grande majorité des individus sur la question.
C’est justement l’objectif de l’Observatoire de L’ObSoCo : cartographier l’appréhension et la compréhension du rapport des Français aux Intelligences Artificielles.
Lors de la première édition de cet Observatoire (2018), nous constations un imaginaire dépassionné de l’IA, sans enthousiasme ni visions catastrophistes avec une faible disposition à l’usage des IA.
Cependant, les nombreuses reconfigurations survenues depuis appellent à renouveler nos interrogations, repérer les évolutions et faire évoluer notre regard sur l’impact de l’IA et ses représentations pour les Français dans ce contexte inédit.
Le rapport au corps
Les problématiques liées à la non-conformité de l’identité de corps aux conventions sociétales (transidentité, non-binarité, intersexuation…) ont récemment pris une place de plus en plus visible dans l’espace public. Notamment portées par les jeunes générations. Ceci intervient dans un contexte où, de manière générale, le rapport au corps apparaît plus que jamais comme l’objet d’une attention et de questionnements renouvelés, qu’il s’agisse de son appropriation, de son entretien, sa transformation ou sa mise en scène.
Alors qu’il semble plus difficile que jamais d’agir sur le cours du monde et de l’histoire, notre quête de maitrise et d’autonomie vient s’articuler et se renouveler autour de ce corps. De la mise en question de la binarité sexuée et genrée aux nouvelles vagues féministes, des tatouages au quantified self, du rejet des teintures au #nomakeup ou à l’inverse à la démocratisation de la chirurgie esthétique, en passant par le développement de nouvelles pratiques sportives, de « bien-être », de développement personnel, de méditation… Quelle qu’en soit la manifestation, on le voit, le corps, lieu et objet de l’expression de soi par excellence, s’invite comme une nouvelle frontière dont les individus s’emparent pour se (re)découvrir, (re)trouver du sens, se réaliser, ralentir le temps et, ultimement, réinventer leur rapport au bonheur.
En parallèle, s’observe également une montée en puissance depuis plusieurs années de la défiance voire contestation de l’agro-alimentaire et l’essor d’une demande et d’une offre de produits « plus naturels ». Une tendance qui fait écho au désir de purification croissant que manifestent des pratiques telles que le jeûne, le jeûne intermittent, ou cures de toutes sortes… Une partie de la population en quête de « sain » exprime ainsi le souhait de contrôler de ce qu’elle met dans et sur son corps.
De surcroît et avec le développement de technologies de plus en plus susceptibles d’aboutir à la création d’un « humain augmenté », la question du rapport à un corps post-humain – le sien comme celui des autres – se pose.
Dans le sillage de ces tendances, ce sont toutes les pratiques de consommation où le corps est impliqué qui s’en trouvent revisitées en profondeur… Faire le point sur ces bouleversements et leurs implications semble donc aujourd’hui indispensable pour les acteurs de l’offre. L’Observatoire du du/des rapport(s) au corps entend donc non seulement mesurer la résonnance concrète et multiple de ces aspirations dans la population mais aussi montrer en quoi et comment celles-ci correspondent à de nouvelles attentes (partiellement satisfaites ou insatisfaites) de consommation liées à l’être et à l’expérience de soi.
Famille(s) et parentalité
Si le terme nous semble à tous familier, le néologisme « parentalité » est pourtant très récent. Il fait son apparition dans le langage courant durant les années 80 dans un contexte marqué par le délitement de la structure familiale dite « traditionnelle » : augmentation significative des séparations / divorces, développement de la procréation médicalement assistée, remise en cause des violences éducatives et plus généralement de la place de l’enfant, du père et de la mère dans la famille. Ce contexte d’apparition du terme de parentalité n’est pas anodin. Il nous renseigne sur les sens que le terme « parentalité » charrie : mutations du rôle de parent(s), transformations de la structure moderne de la famille et les corolaires qui y sont associés (rapport à l’éducation et à l’autorité, autonomie de l’enfant, responsabilité parentale, rapport à la filiation, la famille comme cadre et écrin de la construction individuelle, etc.).
Conséquence de ces bouleversements : le sujet de la parentalité devient – particulièrement au sein de la sphère publique et médiatique – plus que jamais polémique, surinvesti d’affects et moteur de controverses aiguës. Les récents débats opposant les défenseurs d’une éducation fondée sur les limites éducatives face aux défenseurs de la parentalité positive initiés dans les tribunes du journal Le Monde en sont une parfaite illustration. C’est qu’à travers les discours sur la parentalité se construisent et s’élaborent des visions antagonistes de modèles sociaux / sociétaux.
La parentalité – que l’on pourrait considérer comme un microphénomène social – nous semble mener à une réflexion plus ample sur les transformations à l’œuvre dans nos sociétés : n’y a-t-il pas matière à penser ici la parentalité avec les mutations des structures familiales ? Ne faut-il pas voir à travers ce sujet de controverse le reflet des tensions / interrogations sociales à l’œuvre dans l ’éducation ? Plus généralement, si la parentalité questionne la définition de la famille, elle bouscule aussi les imaginaires collectifs (du parent, de l’enfant). S’interroger sur la parentalité aujourd’hui, n’est-ce pas vouloir aussi saisir la multiplicité du type de parents existants, des familles existantes ? De l’homoparent, parent adoptif, parent d’accueil, etc. ? De la famille monoparentale à de nouvelles réalités sociohistoriques comme la tri-parentalité ?
Toutes ces questions et reconfigurations des modèles familiaux ne peuvent qu’interroger les modes de vie et de consommation. Les modalités à « faire famille » ou à « être parent(s) » multipliées, il s’agit en effet aussi pour les acteurs de l’offre d’adapter leurs positionnements, produits et services afin de répondre aux attentes des nouvelles formes de famille(s) et parentalité. Cet Observatoire a pour ambition d’y aider en cartographiant les différentes formes de familles, la façon dont elles se vivent, leurs aspirations, leurs contraintes et donc leurs besoins.
Observatoire des émergences politiques
Perçue comme défaillante dans ses façons d’écouter / entendre, les citoyens, donc comprendre, penser et organiser le « commun », la politique institutionnelle est de plus en plus rejetée, ouvrant davantage la possibilité aux individus de se tourner vers d’autres acteurs (associations, entreprises et marques…), champs (consommation, travail, relations affectives, territoire,…) ou logiques d’actions (boy/buycott, violences, autosuffisance…) pour faire coïncider leurs modes de vie et leurs aspirations.
Saisir les reconfigurations qui surviennent dans ces temps de crise implique d’aller au-delà des pratiques politiques légitimes (vote, affiliations partisanes, militantisme…) et même ce que l’on nomme encore « pratiques non-conventionnelles » mais qui, par leur généralisation, le sont largement devenues (manifestation, pétition…). Il convient donc d’interroger celles s’inscrivant dans un temps plus quotidien et qui, moins grandiloquentes, moins revendiquées car parfois moins conscientisées (et donc moins considérées comme créatrices et consolidatrices de visions du monde) sont pourtant autant traversées d’expressions d’aspirations négatives mais souvent aussi positives.
Emergentes ou non, ces pratiques « sous-terraines », « micro-sociales » ou « micro-individuelles » ont trop peu souvent été considérées comme parties intégrantes des processus de formation, d’expression des opinions et d’expérimentation démocratique à part entière. L’objectif de cet Observatoire est bien de les identifier et en nourrir une cartographie, ainsi que celle des aspirations, désirs, indignations et contestations qui y sont associées et où se jouent la construction et l’affirmation de soi et son/ses groupe(s) d’appartenance, en termes d’identité, de valeurs, de conception du monde et de distinction.
Pour les partenaires, il s’agit de disposer de nouvelles données/insights pour mieux comprendre les consommateurs/citoyens et orienter leurs « récits » et leurs « offres » à travers ces remodelages sociétaux. Et identifier des « publics » selon le terme du philosophe américain John Dewy, qui sont autant de citoyens qui s’emparent des sujets qui les concernent et dont l’énergie et les initiatives pourraient être propulsées.
Observatoire du/des rapport(s) au Vivant
La crise écologique est multidimensionnelle. Le dernier rapport du GIEC a mis en lumière les causes et effets du réchauffement climatique sur les différents écosystèmes, la biodiversité et par répercussion sur les fonctions sociales humaines telles que l’alimentation et la santé. The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), organisation scientifique internationale qui travaille sur l’évaluation de l’état de la biodiversité et du vivant, rappelle par ailleurs, les différentes contributions de la nature aux populations humaines et révèle les altérations subies par la nature du fait des activités humaines. Ainsi, leur dernier rapport indique qu’en moyenne, pas moins de 25% des espèces appartenant aux groupes d’animaux et de végétaux évalués sont menacés par les activités humaines.
Cet état de fait s’appuie largement sur un imaginaire et une culture occidentale marquée depuis le XVIIème siècle par la Renaissance et la pensée cartésienne. Une séparation entre la nature et la culture dans laquelle s’inscrit l’homme « civilisé » et où les humains se situent au centre (environnement) et en surplomb des autres vivants et notamment aux autres animaux. Une vision qui, au-delà de nos cadres imaginaires, régit aussi nos activités humaines (agriculture, pêche, santé…) avec une approche utilitariste et instrumentale de ce même nature.
Pourtant et à mesure que la préoccupation des Français pour la situation écologique et les questions environnementales ne cesse de s’intensifier, cette vision du monde se trouve de plus en plus interrogée, remise en question voire renversée. Ainsi, dans notre Observatoire des Perspectives utopiques (L’ObSoCo, ADEME, Lab BPI, 2022), des deux tiers des Français indiquaient être d’accord avec le fait que « l’Homme doit s’interdire d’exploiter la nature (la vie végétale et animale), et de l’asservir à ses besoins ».
Alors que les aspirations en termes de modes de vie et de consommation se recomposent, quel(s) rapport(s), quel(s) lien(s) les Français entretiennent-ils avec les autres vivants ? Dans quelle mesure la vision cartésienne marque-t-elle encore les esprits des Français ? Comment se trouve-t-elle questionnée ? Qu’en est-il aujourd’hui alors que de nouvelles voix (anthropologues, écologues, artistes…) appellent à changer notre rapport au vivant ? Quels imaginaires se déploient autour de ces questions ? Et quelles nouvelles voies et pratiques ? Autant de dimensions dont traitera cet Observatoire du/des rapport(s) au vivant et dont les enseignements ne peuvent qu’être utiles à l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques dont les logiques demeurent fondées sur la modernité cartésienne.
Observatoire du dernier âge de la vie
Chaque année, le nombre de retraités dans notre société ne cesse d’augmenter. Selon la CNAV, il y avait – fin 2021- 14,8 millions de retraités de droit direct en France. A titre de comparaison, on en comptait 13,1 millions dix ans auparavant (2011).
Selon l’INSEE cette fois, les projections sur le nombre de seniors (plus de 65 ans) en France à horizon 2027 font état de près de 20 millions de retraités d’ici 5 ans.
À ce constat démographique de nombreuses considérations se mêlent, dont la question de l’autonomie, qui est centrale. Avec le vieillissement de la population, c’est l’organisation entière de la société qui mute vers de nouveaux rôles et modes d’organisation. En effet, sont interrogés pêle-mêle les représentations autour des retraités et de la vieillesse, la place des aidants, le rôle social des retraités, la question du soin, le rapport à la maladie, à la famille, le veuvage, la fin de vie, etc.
Notre Observatoire porte l’ambition de comprendre et de cartographier les problématiques associées à la retraite et plus généralement à la vieillesse en travaillant à partir d’une démarche projective. Nous voulons interroger les personnes de plus de 60 ans sur les désirs et les peurs qu’ils ont de la vieillesse et les épreuves de vie qui l’accompagnent, ainsi que les 45-60 ans dans leur rapport à la vieillesse de leurs parents.
Observatoire des relations affectives
Ces dernières années, la littérature s’est abondamment saisie de la question de l’amour et des relations affectives : Mona Chollet avec Réinventer l’amour, bell hooks avec A propos d’amour ou encore Eva Illouz avec La fin de l’amour et Pourquoi l’amour fait mal… les autrices ont été nombreuses à porter l’intime sur le devant de la scène afin de mettre au jour notre manière contemporaine d’aimer. Tantôt espace de domination et, par extension, de combat politique, tantôt espace de réalisation et d’expression de soi, les relations amoureuses se retrouvent au cœur des mutations de nos sociétés numériques, individualistes, et de plus en plus préoccupées par le féminisme. Mais qu’en est-il vraiment de notre manière d’aimer aujourd’hui ?
Cet Observatoire visera ainsi à comprendre comment les Français envisagent l’amour : quels sont leurs vécus, leurs conceptions, leurs rêves ? Le mariage est-il toujours désirable ? Et si oui, pour qui et pourquoi ? L’exclusivité amoureuse, questionnée par les notions de couple libre ou de polyamour, est-elle réellement remise en cause et pour quelles raisons ? Les répondants sont-ils d’accord avec l’affirmation de bell hooks, selon laquelle l’amour n’est pas un sentiment mais un acte ? Comment est vécu le célibat, à l’heure où s’affirme le droit à être seul(e) ? Cet observatoire donnera ainsi l’opportunité de mesurer et d’objectiver ces questions si importantes sur le plan intime et politique et d’étudier les conceptions et les pratiques émergentes dans le champ amoureux.
Il est également hautement probable que l’amour s’envisage différemment si l’on est une femme ou si l’on est un homme, si l’on est hétérosexuel(le) ou homosexuel(le), à 18 ans ou à 65 ans : par une approche socio-démographique fine et étayée, cet observatoire permettra d’analyser les effets de critères tels que le genre, l’âge, l’orientation sexuelle, le revenu ou le lieu d’habitation sur les conceptions et les aspirations amoureuses. En analysant les différentes conceptions et pratiques des individus en fonction de facteurs sociaux-démographiques, cet observatoire pourra ainsi donner des clés de lecture sur les publics ciblés par les acteurs de l’offre. Un des enjeux de cet observatoire portera aussi sur l’écosystème dans lequel s’inscrivent les relations amoureuses : où rencontre-t-on l’amour aujourd’hui, et comment les acteurs du dating peuvent-ils répondre aux attentes amoureuses des individus ?
Services publics et fiscalité
Selon le récent rapport sur l’état des services publics en France publié par le collectif « Nos Services Publics », les dernières décennies auraient été marquées par un accroissement et une évolution des besoins sociaux (allongement de l’espérance de vie, croissance démographique, massification scolaire, hausse des distances parcourues au quotidien…) en décalage avec celui des efforts engagés pour accompagner ces évolutions. « Bien qu’ils aient été sporadiquement renforcés […], les moyens des services publics augmentent depuis vingt ans moins rapidement que les besoins sociaux, et l’écart entre les premiers et les seconds tend à s’aggraver. La répartition de ces moyens, qui est le reflet des priorités politiques successives, reste souvent centrée sur des problématiques accessoires, souvent plus visibles politiquement, ou en décalage par rapport aux évolutions de la société et aux attentes de la population ».
Dans ce contexte où le décalage entre l’offre et la demande de services publics tend à s’accroitre, et malgré une posture souvent critique vis-à-vis de la fiscalité (64% des répondants à la consultation nationale « En avoir pour mes impôts » estimaient par exemple payer trop d’impôt), la part des Français qui souhaiteraient « améliorer les prestations fournies par les services publics quitte à augmenter le niveau des impôts et des prélèvements » n’a jamais été aussi élevée. Elle s’est accrue de près de 20 points en dix ans et l’emporte désormais (de peu) sur celle qui souhaiterait diminuer le niveau des impôts et des prélèvements (Kantar, Paul Delouvrier, « Les services publics vus par les Français et les usagers »).
Alors que les besoins et aspirations et aspirations en matière de services publics évoluent, comment le rapport des Français aux services publics se restructure-t-il ? Parallèlement, comment le sujet de la fiscalité et du financement de ces services publics est-il appréhendé par le grand public ?
Observatoire du rapport au(x) jeu(x)
Vers une société de loisirs ? Comment les Français occupent-ils leur temps libre, dans un monde où les gains de productivité permis par la technologie ont diminué la place du temps consacré au travail rémunéré ? Jean Viard, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), fait le constat que les Français ne consacrent plus que 12 % de leur vie à travailler. Il anticipe qu’une société du temps libre et des loisirs est en train d’émerger.
Aujourd’hui, 7 Français sur 10 jouent aux jeux vidéos au moins occasionnellement (SELL/médiamétrie : « les Français et le Jeu Vidéo », 2022), et 52% des Français jouent au moins une fois par mois à un jeu de société (OpinionWay pour Philibert, 2021). La pratique de loisirs ludiques connait une dynamique de croissance structurelle qui a été renforcée par la crise sanitaire et les confinements.
Selon l’Union des éditeurs de Jeux de société, le confinement a mis en valeur les bienfaits des jeux de société. « Il a permis de toucher de nouveaux publics, en mêlant toutes les générations, des gens qui connaissaient sans acheter, ou ne jouaient pas en famille. […] Durant cette période, on a vu une accentuation des ventes de best-sellers. » Même son de cloche du côté des jeux vidéos : d’après le rapport de 2021 du ministère de la culture, Le jeu vidéo a été le seul secteur culturel à croître durant la crise sanitaire. Il bénéficie d’une pratique favorisée par le contexte de confinement (53 % de joueurs en 2020 contre 44 % en 2018).
Dans le contexte sociétal contemporain, les loisirs sont un refuge qui répondent aussi à des attentes structurelles : quête de sens, lien social, appartenance à un groupe… Comment dès lors, les jeux s’inscrivent-ils dans le quotidien des Français ? Quelles sont les motivations qui préside à leur pratique ? Quelles sont les émotions ressenties/recherchées durant le jeu ? Enfin, quel reflet le jeu renvoi-t-il de notre vision de la société et de notre rapport aux autres ?
Pour mesurer et comprendre les pratiques et besoins en matière de temps de loisirs ludiques, L’ObSoCo propose de réaliser un observatoire du rapport des Français au(x) jeu(x).