Être “d’un commerce agréable” ne désigne d’ailleurs pas spécifiquement un bon commerçant : c’est une aptitude à la sociabilité, une disposition à l’accueil et à l’attention à l’autre.
Voilà qui contribue à expliquer pourquoi, dans notre baromètre L’ObSoCo/Galimmo, 9 Français sur 10 considèrent que les commerces jouent un rôle important ou primordial dans la qualité du lien social là où ils vivent, au même titre que les services publics ! Ancrés dans la vie quotidienne, ces lieux participent à la construction d’un environnement plus accueillant et rassurant. Pour 1 Français sur 2, ils leur permettent de se sentir moins seuls et une même proportion dit y avoir noué des relations d’amitié.
Cette fonction sociale du commerce, souvent implicite, se renforce dans les moments de vulnérabilité. C’est dans cette logique que s’inscrit le dispositif “Où est Angela ?”, né au Royaume-Uni et qui se développe de plus en plus en France, rendant visible la participation du commerce à la sérénité de l’espace public.
Les femmes le savent, dont 81% d’entre elles déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics : à choisir entre deux rues, elles privilégieront toujours instinctivement celle où se trouvent des commerces.
Car pour cet espace public qui demeure si ce n’est anxiogène, en tous cas un lieu de vigilance pour les femmes, la réponse ne repose pas seulement sur la sécurité ou la police. L’apaisement des relations, la prévention, et la solidarité jouent un rôle clé. Auxquels les commerces contribuent.
Avec le dispositif “Où est Angela ?”, un certain nombre de commerces s’engagent plus explicitement dans cette voie et le font savoir avec un macaron en vitrine (Angela venant d’Angel, ange). Un simple échange permet alors à une personne en difficulté de signaler discrètement une situation de harcèlement ou d’agression. Une phrase anodine, un regard entendu, et le soutien est là.
Déployé dans plusieurs villes françaises, le dispositif rencontre un succès grandissant. À Lille, plus de 200 commerces affichent désormais le sticker “Où est Angela ?”. À Rennes, Bordeaux ou encore Lyon, mais aussi Saint Brieux, Alfortville, Pau, Besançon, Melun… bars, boulangeries, pharmacies et boutiques se mobilisent pour contribuer à ce que l’espace public représente un lieu de sérénité et de confiance pour toutes et tous.
À l’heure où l’on peut se nourrir, s’habiller ou même se meubler sans contact humain, le commerce physique réaffirme ainsi sa fonction sociale. Pas seulement une « externalité positive » comme souvent mentionnée dans notre société économiciste, mais une facette indissociable du commerce. Une évidence que la crise sanitaire avait rappelée et qui s’impose de plus en plus dans notre société en quête de liens.
Quand le commerce veille, la société s’apaise…