Des préoccupations fortement teintées politiquement
De tous les critères socio-démographiques, l’orientation politique constitue le marqueur de différenciation le plus important, notamment sur l’immigration. Ce sujet préoccupe 60% des personnes se situant très à droite de l’échiquier politique, pour seulement 5% de celles se sentant très à gauche, soit un différentiel de 55 points. Il en va de même, bien que dans une moindre mesure, sur la Justice et la criminalité (36% à droite contre seulement 12% chez les proches de la gauche et des mouvements écologistes). Inversement, l’environnement constitue une préoccupation importante pour 18% des sympathisants écologistes, mais à l’extrême-droite, personne ne le mentionne.
Fin du mois versus dette nationale, quand la contrainte budgétaire pèse sur les préoccupations économiques
Selon le niveau de contrainte financière ressenti, les préoccupations économiques varient. Pour 42% des personnes qui ont du mal à s’en sortir financièrement, l’inflation et les questions de pouvoir d’achat constituent une source d’inquiétude majeure, contre seulement 13% de celles vivant confortablement. Ces dernières se montrent, en revanche, davantage préoccupées par le budget et la dette nationale (25% vs 14%). Si les difficultés financières concentrent les priorités sur la gestion du quotidien, la sécurité économique personnelle permet de porter son attention sur des enjeux plus collectifs et institutionnels. A moins que cette plus forte attention portée à la dette soit motivée par la crainte d’être davantage mis en contribution, par l’impôt.
A chaque âge ses priorités
Les différentes générations ne partagent pas les mêmes préoccupations, avec des écarts pouvant atteindre plus de 15 points, notamment sur l’immigration qui inquiète davantage les plus âgés (65-75 ans), de même que la dette nationale. Les jeunes adultes (18-24 ans), de leur côté, se montrent plus inquiets des problèmes relatifs à la gouvernance du pays, quand les trentenaires se concentrent sur les problématiques liées à l’inflation et aux taux d’intérêt.
Le niveau de diplôme : un marqueur social aux effets multiples
Le diplôme joue un rôle structurant dans la hiérarchie des préoccupations. La question migratoire mobilise davantage les moins diplômés (24% parmi les détenteurs d’un CAP ou BEP contre 13% chez les diplômés du supérieur). Inversement, certains enjeux trouvent un écho plus fort auprès des personnes diplômées, qu’il s’agisse de la politique sociale, du budget national ou de l’environnement (thématique qu’aucun non-diplômé ne mentionne).
D’autres différences peuvent s’observer selon le genre et le territoire mais elles sont beaucoup moins marquées, que celles liées à la position sociale et politique.
Pour en savoir plus, vous pouvez lire plus particulièrement la Note 2 (sur 3) de notre Baromètre, consacrée à l’analyse des préoccupations des Français selon leurs caractéristiques sociodémographiques.
Retrouvez notre diagnostic inédit de l’état de l’opinion publique française, en trois dimensions :