Tchin-tchin !

Profondément ancré dans la culture française, l’apéritif s’adapte à tout. Aux mutations structurelles de notre société comme aux phénomènes les plus conjoncturels.

Ainsi, la pratique a-t-elle plutôt bien résisté à la récente période inflationniste. Sur l’année écoulée, 61% des Français ont pris l’apéritif au moins une fois par mois et 31% au moins une fois par semaine.

Les occasions ne manquent pas, des plus exceptionnelles au plus quotidiennes. Et si, parmi celles-ci, la célébration d’évènements particuliers arrive en tête (anniversaire, fêtes… 63%) devant l’apéro des vacances (53%), le troisième format d’apéro le plus prisé se révèle être l’apéro-dinatoire. Près d’un Français sur 2 (48%) a ainsi organisé (au moins) un apéritif dinatoire au cours des 12 derniers mois.

 

Plus économique et pratique qu’un dîner pour les deux tiers des Français, l’apéro dinatoire permet en effet plus facilement de faire face aux contraintes du quotidien. Qu’il s’agisse des prix alimentaires qui grimpent, du temps après lequel on court et aussi, pour certains, du manque de compétences culinaires.

Moins formel et plus convivial qu’un diner, l’apéritif dinatoire semble également particulièrement adapté à cette sociabilité et commensalité simple que l’on recherche avant tout dans l’apéro et que l’on souhaite prolonger dans le dîner : le « plaisir de partager et d’échanger avec ses proches ou convives » et « le fait de vivre un moment de convivialité, de rigolades ».

Sans compter que l’apéro dinatoire procède et illustre aussi parfaitement les mutations sociétales plus profondes que sont l’individualisation et la personnalisation. Chacun peut y trouver son compte, les petites ou grosses faims, les végétariens, sans gluten, amateurs de sucré ou de salé…Chacun picore ce qu’il préfère, voire l’apporte, ce qui donne aussi à l’apéro dinatoire une dimension participative. Un format inclusif en tous cas qui répond aux diverses préférences et régimes alimentaires des invités. Et un écho domestique à des pratiques que l’on retrouve de plus en plus dans les bars ou les restaurants comme les planches ou plats à partager ou des formats comme les halles ou food courts. Manger ce que l’on veut mais ensemble !

 

Ce faisant, l’apéritif dinatoire apparaît finalement comme un moment très contemporain, une de ces formes d’hybridation dont sont aujourd’hui faits nos modes de vie, à la croisée des contraintes, aspirations et tendances sociétales de notre époque. Comme la cuisine américaine de plus en plus répandue dans les logements efface les frontières entre la cuisine, le salon et une salle à manger de plus en plus obsolète, comme le brunch s’est installé comme le chainon manquant entre petit-déjeuner et déjeuner dans une occasion souvent dominicale de sociabilité… l’apéritif dinatoire réinvente l’apéro tout en assouplissant le diner.

 

On ne sait pas ce que vous faites ce week-end, mais nous, ça nous donne des idées !

Source :

Les Français et l’apéritif.

Etude réalisée par L’ObSoCo pour le Syndicat des Apéritifs à croquer, 2024