Transition écologique : une urgence systémique
Certes, près d’un salarié sur 10 estime aujourd’hui que les propos sur l’écologie et l’environnement sont de la manipulation de l’opinion et 6% émettent des doutes quant à la gravité de la situation. Toutefois et dans leur très grande majorité, les salariés se montrent très préoccupés en la matière. Ainsi, pour 50% d’entre eux la situation est très préoccupante et il est urgent d’agir, dont 1 salarié sur 4 qui juge même qu’elle est alarmante, nous avons trop tardé à réagir. Au total, 75% des salariés font donc état d’une situation critique en matière d’écologie.
A cet égard, les entreprises figurent pour eux au second rang des acteurs à qui il incombe d’agir en priorité (citées par 53% des salariés), derrière l’État (70%) et devant les consommateurs / citoyens (41%). Un triptyque qui manifeste donc la nécessaire implication de tous, à sa mesure, face à la gravité de la situation
Les entreprises ne sont majoritairement pas perçues comme au rendez-vous
Pour autant, 17% seulement des salariés interrogés estiment que les entreprises ont intégré les enjeux écologiques dans leur activité au quotidien vs 81% qui s’inscrivent en faux (et même près de la moitié qui ne sont pas du tout d’accord avec cette assertion).
Et sa propre entreprise à peine davantage : ainsi 38% des salariés estiment que leur entreprise a intégré les enjeux écologiques dans son activité au quotidien (12% tout à fait intégré, 26%, plutôt) mais une large majorité, là encore, déclare que ce n’est pas le cas : 61% dont 36% pas du tout. Dans des proportions identiques chez les managers et les non-managers.
En miroir au greenwashing dont les consommateurs suspectent régulièrement les entreprises, 36% des salariés déclarent que leur entreprise communique plus qu’elle n’agit en la matière contre 33% qu’elle agit (plus ou autant qu’elle communique), quand 21% disent qu’elle n’agit ni ne communique et 1 salariés 10 qui…ne sait tout simplement pas ce qu’il en est !
Une difficulté manifeste à se saisir du sujet
De fait, et si urgence et conscience de l’urgence il y a, le sujet de la transition écologique semble bien difficile à empoigner.
Au niveau du leadership d’abord : pour 40% des salariés interrogés, les dirigeants de leur entreprise (PDG, DG) ont bien intégré les enjeux écologiques dans la feuille de route des actions de l’entreprise (dont 8% tout à fait intégré) mais 50% ne semble pas l’avoir fait au regard des salariés (17% pas du tout) et 10% ne savent pas répondre.
Dirigeants qui, en outre, semblent peiner à incarner le changement : ainsi 63% des salariés estiment qu’ils ne constituent pas (voire pas du tout pour 30%) des modèles inspirants dans leur manière de gérer la transition écologique, contre 23% qui pensent qu’ils le sont et, de nouveau, une forte proportion (15%) qui ne sait pas répondre. Les managers ne se distinguant pas des autres sur ce plan.
Dans ce contexte, il apparaît relativement complexe d’évaluer les besoins. Notamment pour les postes relevant de cette transition écologique. Une tâche plutôt facile pour un tiers des salariés (34%) mais difficile pour 49% d’entre eux (45% des managers) et de nouveau un fort taux de sans réponse (17%) témoignant de la difficulté de pouvoir même répondre à la question.
Une difficulté d’ailleurs plus marquée chez les RH.
Témoignant encore de cette difficulté : seuls 8% des salariés déclarent que leur entreprise a adapté son plan de formation afin d’y intégrer des compétences associées à la transition écologique de son activité. Pour les deux tiers (63%) ce ne semble pas être le cas et plus d’un quart (28%) n’en sait rien.
Dans cet entre-deux, des risques collaborateurs réels
Une dissonance s’installe chez les salariés entre leurs propres convictions concernant les enjeux écologiques et les actions (ou inactions) de leur entreprise. Une situation déjà ressentie par plus de la moitié des salariés (58%) dont 1 sur 4 qui dit la vivre très fortement.
Risque ou opportunité selon les entreprises : pour certains salariés, cette transition peut se révéler motrice. Ainsi 34% d’entre eux envisagent dans les années à venir de se reconvertir afin de pouvoir précisément exercer une activité liée à la transition écologique. Parmi eux, 16% envisagent sérieusement de le faire dans les 5 prochaines années.
Source : Baromètre de la transition écologique des entreprises vue par les salariés
Réalisé par L’ObSoCo pour Nemetra, Septembre 2023