Comment les Français souhaitent-ils et imaginent-ils leur(s) mobilité(s) dans le futur ?

De nombreux exercices de prospective déclinent ce que pourrait et devrait être la mobilité en France à l’horizon 2050. La plupart sont des scénarios sous contraintes qui s’appuient sur l’expertise de chercheurs et professionnels et visent la transition écologique de cette ou ces mobilités.

Avec L’ObSoCo, La Fabrique de la cité a souhaité apporter une perspective complémentaire. Il s’est agi de partir des Français, d’appréhender la réalité telle qu’ils la vivent, telle qu’ils l’imaginent mais aussi et surtout telle qu’ils la désirent.

Une série en 4 épisodes pour notre Coup d’œil hebdo. Aujourd’hui, épisode 1 : L’imaginaire de la mobilité en mutation.

Un monde qui « bouge » trop vite

  • A l’évidence aux yeux des Français, le monde actuel évolue à un rythme très (trop) rapide. Ainsi : plus de 7 Français sur dix ont le sentiment que le monde autour d’eux change trop vite, un sur deux dit avoir du mal à s’y adapter, les deux tiers aspirent à ralentir dans leur vie quotidienne.
  • Ce faisant, parmi une liste de mots, tous les marqueurs qui sous-tendent notre modèle de développement se trouvent questionnés : mondialisationindustrielvitesse sont désormais connotés négativement tout comme dans une moindre mesure les mots entrepriseville ou transports. En revanche naturesolidaritéconfortvoyagesproximité apparaissent comme bien plus positifs dans les imaginaires des personnes interrogées.

Une crise environnementale dont les modalités de résolution clivent 

  • Les projections dans un futur désirable de la mobilité témoignent en outre de la forte intériorisation des enjeux environnementaux. A cet égard, 66% des Français estiment qu’il conviendra dans un futur proche de faire évoluer nos modes de transport en faveur de l’environnement.
  • Mais s’il faut s’adapter, comment le faire ? Les tensions sur les modes de résolution possibles à la crise écologique sont palpables. Ainsi, l’idée que l’adaptation contraigne les pratiques individuelles divise clairement la population : entre ceux pour qui il semble inévitable de limiter voire interdire certaines pratiques (41%) et ceux qui, en proportion égale, se refusent absolument à voir les libertés individuelles restreintes (41%).
  • De même que se manifeste une divergence entre ceux qui se projettent dans un futur où la technologie pourra apporter une réponse durable aux défis environnementaux (37%), ceux– de nouveau en proportion égale – pour qui la technologie ne pourra résoudre ces questions (35%) et ceux qui optent pour une entre deux (28%).

Des aspirations hétérogènes

Parallèlement, les aspirations des citoyens se révèlent de moins en moins univoques. Des différences qui s’expriment notamment entre…

  • ceux qui, en 2050, s’imaginent et aspirent à se déplacer plus (29%) versus ceux qui souhaiteraient se déplacer moins (33%)
  • ceux qui souhaiteraient aller plus vite (41%) ou ceux qui aspirent à aller moins vite (20%)
  • ceux qui voudraient voyager plus loin (41%) ou ceux qui, en revanche, souhaitent voyager moins loin (27%)
  • ceux, aussi, pour qui le cadre de vie prime quitte à devoir davantage se déplacer (50%) ou ceux qui a contrario disent vouloir limiter leurs déplacements et habiter proche de leurs lieux d’activités (50%).

Derrière ces chiffres, on le voit, se dessinent des modes de vie bien différents !

A suivre la semaine prochaine, épisode 2 : Une réalité de la mobilité déjà en tension(s).

Source :

La Fabrique de la cité, « Mobilités 2050« , étude réalisée par L’ObSoCo.