Mai 2019
L’ObSoCo et La Croix ont réalisé en avril 2019 une enquête auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 70 ans, afin d’interroger les valeurs qu’incarnent aujourd’hui l’hospitalité (en soi et dans le rapport à l’altérité) et la place qu’elle occupe dans la société actuelle. Il s’agit de mesurer différents rapports à l’accueil pour comprendre les attentes et pratiques qui conditionnent l’hospitalité à l’égard des migrants.
En cohérence avec d’autres enquêtes d’opinion menées au cours des derniers mois/années, l’étude confirme le clivage entre Français sur la question des migrants. Un Français sur deux est favorable à l’accueil quand l’autre moitié s’y déclare hostile. Cette France coupée en deux démontre même une hostilité majoritaire – une partie des Français favorables à l’accueil sous conditions rejoignant les plus hostiles – aux mesures que l’Etat pourrait prendre en faveur des migrants. Hostilité qui s’affiche tout autant à l’égard des migrants économiques ou issus du regroupement familial que, même si dans une moindre mesure, des réfugiés politiques.
Les mesures d’amélioration des conditions et des capacités d’accueil comme l’augmentation du nombre de logements disponibles à destination des migrants arrivant sur le sol français, font également l’objet d’un rejet important. A l’inverse, l’ensemble des mesures visant à restreindre et contingenter l’immigration (quotas, expulsion de clandestins) recueillent l’adhésion d’une majorité de Français dont la moitié est tentée par un rétablissement des frontières nationales. Une majorité s’accorde néanmoins pour rejeter l’immigration zéro et pour soutenir l’augmentation des moyens de l’aide au développement des pays du Sud.
Au-delà de ce tableau connu, notre étude montre l’existence de positions plus nuancées et complexes sur l’hospitalité à l’égard des migrants.
