Alors que les aspirations en termes de modes de vie et de consommation se recomposent, quel(s) rapport(s), quel(s) lien(s) les Français entretiennent-ils avec les autres vivants ? Dans quelle mesure la vision cartésienne marque-t-elle encore les esprits des Français ? Comment se trouve-t-elle questionnée ? Qu’en est-il aujourd’hui alors que de nouvelles voix (anthropologues, écologues, artistes…) appellent à changer notre rapport au vivant ? Quels imaginaires se déploient autour de ces questions ? Et quelles nouvelles voies et pratiques ? Autant de dimensions dont traitera cet Observatoire du/des rapport(s) au vivant et dont les enseignements ne peuvent qu’être utiles à l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques dont les logiques demeurent fondées sur la modernité cartésienne.
La crise écologique est multidimensionnelle. Le dernier rapport du GIEC a mis en lumière les causes et effets du réchauffement climatique sur les différents écosystèmes, la biodiversité et par répercussion sur les fonctions sociales humaines telles que l’alimentation et la santé. The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES), organisation scientifique internationale qui travaille sur l’évaluation de l’état de la biodiversité et du vivant, rappelle par ailleurs, les différentes contributions de la nature aux populations humaines et révèle les altérations subies par la nature du fait des activités humaines. Ainsi, leur dernier rapport indique qu’en moyenne, pas moins de 25% des espèces appartenant aux groupes d’animaux et de végétaux évalués sont menacés par les activités humaines.
Cet état de fait s’appuie largement sur un imaginaire et une culture occidentale marquée depuis le XVIIème siècle par la Renaissance et la pensée cartésienne. Une séparation entre la nature et la culture dans laquelle s’inscrit l’homme « civilisé » et où les humains se situent au centre (environnement) et en surplomb des autres vivants et notamment aux autres animaux. Une vision qui, au-delà de nos cadres imaginaires, régit aussi nos activités humaines (agriculture, pêche, santé…) avec une approche utilitariste et instrumentale de ce même nature.
Pourtant et à mesure que la préoccupation des Français pour la situation écologique et les questions environnementales ne cesse de s’intensifier, cette vision du monde se trouve de plus en plus interrogée, remise en question voire renversée. Ainsi, dans notre Observatoire des Perspectives utopiques (L’ObSoCo, ADEME, Lab BPI, 2022), des deux tiers des Français indiquaient être d’accord avec le fait que « l’Homme doit s’interdire d’exploiter la nature (la vie végétale et animale), et de l’asservir à ses besoins ».
Alors que les aspirations en termes de modes de vie et de consommation se recomposent, quel(s) rapport(s), quel(s) lien(s) les Français entretiennent-ils avec les autres vivants ? Dans quelle mesure la vision cartésienne marque-t-elle encore les esprits des Français ? Comment se trouve-t-elle questionnée ? Qu’en est-il aujourd’hui alors que de nouvelles voix (anthropologues, écologues, artistes…) appellent à changer notre rapport au vivant ? Quels imaginaires se déploient autour de ces questions ? Et quelles nouvelles voies et pratiques ? Autant de dimensions dont traitera cet Observatoire du/des rapport(s) au vivant et dont les enseignements ne peuvent qu’être utiles à l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques dont les logiques demeurent fondées sur la modernité cartésienne.