Une réalité de la mobilité déjà en tension(s)

Suite de notre Coup d’œil hebdo de la semaine dernière sur la façon dont les Français appréhendent leur mobilité. Leur mobilité actuelle, mais également future : qu’imaginent-ils et surtout que désirent-ils à horizon 2050 ? Un exercice de prospective qui part des Français eux-mêmes, réalisé par L’ObSoCo avec La Fabrique de la Cité.

Une série en 4 épisodes pour notre Coup d’œil hebdo. Cette semaine, épisode 2 : Une réalité de la mobilité déjà en tension(s).

Une mobilité déjà partiellement entravée

  • Près d’un Français sur cinq (17%) déclare ne pas se sentir libre, aujourd’hui, de se déplacer quand il veut où il veut.
  • Et si une courte majorité de Français (53%) se montrent satisfaits de la manière dont ils se déplacent au quotidien, pour près de la moitié ces déplacements quotidiens sont cependant sources de frustration : 47% s’en disent insatisfaits dont plus d’un sur 10 très insatisfaits. Une insatisfaction dont on notera qu’elle progresse à mesure que l’âge, le niveau de revenu et d’aisance financière diminue et que le temps de trajet domicile-travail augmente. Une insatisfaction plus prégnante également chez les habitants des communes isolées et périurbaines qu’elle ne l’est chez ceux des villes centres des métropoles.

Des critères et arbitrages différenciés

  • S’agissant des critères de choix du mode de transport que l’on privilégie, de nombreuses considérations interviennent qui témoignent de contraintes mais aussi d’aspirations distinctes. Il se trouve par exemple plus d’un Français sur dix pour mentionner ses habitudes, la motivation écologique, la sécurité, le confort, l’exercice physique…  Mais trois critères dominent cependant : la rapidité, le coût et la praticité.
  • Si 34% des Français choisissent leur façon de se déplacer au quotidien en fonction de la rapidité, c’est davantage le cas des plus jeunes et des catégories aisées.
  • 28% en revanche privilégient le transport le moins cher et l’on retrouve ici les plus jeunes mais surtout, et logiquement, les plus modestes.
  • Des arbitrages différents, pour autant que l’on ait le choix. Ce qui ne semble pas le cas pour 54% des Français qui disent ne pas avoir la possibilité de choisir entre différents modes de transport.
  • A cet égard, 55% jugent suffisante l’offre de transports publics là où ils habitent, mais ce n’est pas le cas de 45% dont 21% pas du tout suffisante. Un manque d’accessibilité qui discrimine les plus ruraux : 91% des Parisiens et 70% des habitants de grands pôles urbains estiment que l’offre de transport publics est suffisante là où ils habitent mais, à l’inverse, seulement 28% et 22% respectivement des habitants périurbains et des habitants de communes isolées estiment qu’elle est suffisante.

Le dilemme de la voiture

  • Dans ce contexte, une tension se fait jour autour de la voiture qui, synonyme de liberté et d’autonomie, est aussi synonyme de contraintes. De plus en plus fortes. Financières comme écologiques. Sans pour autant pouvoir se projeter facilement sans elle.
  • 39% estiment inenvisageable de renoncer à des modes de transports individuels quand 29% envisagent d’utiliser essentiellement des modes de transport collectifs.
  • Une même proportion de près d’un tiers des Français se projettent dans l’usage de services de mobilité (29%) même si le modèle de la propriété demeure prégnant car, à l’avenir, 51% souhaitent rester propriétaire de leur véhicule.

Dans ce contexte, et alors que d’autres contraintes, notamment réglementaires, risquent de peser sur les arbitrages, comment les Français projettent-ils leur(s) mobilité(s) dans le futur ?

A suivre donc la semaine prochaine, épisode 3 : trois scénarios de mobilité désirable en 2050.

Source :

La Fabrique de la cité, « Mobilités 2050« , étude réalisée par L’ObSoCo.