Certes les outils et habitudes numériques sont aujourd’hui très différents, malgré tout et à titre de comparaison, il aura fallu plus d’une décennie aux réseaux sociaux pour atteindre une telle pénétration dans nos pratiques quotidiennes.
C’est chez les 18-24 ans que le phénomène prend toute son ampleur : 58% d’entre eux ont déjà sollicité une IA générative pour au moins un projet d’achat au cours des 12 derniers mois. Une majorité. En moins de trois ans, l’IA générative est devenue pour cette génération un réflexe aussi naturel que de consulter des avis en ligne ou comparer les prix. L’écart avec les 65-75 ans (12%) dessine moins une fracture numérique classique qu’une révolution générationnelle dans la façon même de concevoir l’acte d’achat.
Les usages révèlent une appropriation stratégique et rationnelle. L‘IA devient l’assistante des décisions complexes : on la mobilise pour le voyage (24% des utilisateurs), l’achat de biens durables (voitures, électroménager, produits électroniques etc., 19%), les sorties (18%) – autant de domaines où l’information est fragmentée et la décision coûteuse.

Elle permet avant tout de comparer les caractéristiques techniques (33%), identifier le produit correspondant à ses besoins (32%), comprendre les différences entre marques (25%), et surtout dénicher les meilleures offres (38%). L’IA démocratise ainsi l’expertise comparative qui était autrefois l’apanage des sites ou magazines spécialisés ou encore des acheteurs aguerris voire influenceurs.

Pour les marques et les distributeurs, l’équation change radicalement. Il ne s’agit plus seulement d’être visible sur Google ou bien référencé sur les comparateurs, mais d’être compréhensible et recommandable par une IA. Les enjeux sont multiples et urgents : structurer l’information produit pour qu’elle soit intégrable par les LLM (large language model), soigner sa réputation numérique sur l’ensemble des sources que l’IA agrège, anticiper les critères de comparaison que les algorithmes privilégient.
Plus encore : apprendre à dialoguer avec ces nouveaux prescripteurs algorithmiques sans tomber dans l’optimisation opportuniste qui pourrait décrédibiliser la marque auprès de consommateurs désormais outillés pour déceler les incohérences.
La question n’est plus de savoir si l’IA transformera le commerce, mais à quelle vitesse. Avec 58% des jeunes adultes déjà conquis, le compte à rebours a commencé.
Source : L’ObSoCo, Baromètre des Intentions et du Pouvoir d’achat
Septembre 2025