Peut-être souffrez-vous, vous aussi, de ce mal invisible

Retour de vacances, boîte mail qui déborde, notifications en cascade, agenda déjà surchargé de réunions… La parenthèse des fêtes semble déjà bien loin ! Et alors que vous tentez peut-être de tenir votre bonne résolution de « mieux gérer votre temps en 2025 », vous sentez déjà que ça dérape. Vous voilà d’ailleurs en train de lire cette newsletter entre deux visios, tout en gardant un œil sur votre messagerie, tandis qu’une notification WhatsApp perso vient de faire vibrer votre téléphone…

Ce scénario vous parle ? Sachez que vous n’êtes pas seul ! Mais attention ! Car cette situation peut se muer en une pénibilité lourde de conséquences…

« Demain n’est pas un autre aujourd’hui, il est une aventure »

…disait le philosophe Gaston Berger, fondateur de la prospective.

Une incitation à penser l’avenir, non comme un simple prolongement du présent, mais comme un champ des possibles à construire.
Une invite qui résonne particulièrement en ce début 2025, alors que la toute première vague de notre Baromètre Intentions et pouvoir d’achat apparait singulièrement marquée par le paradoxe et l’incertitude.

« Joue et tu deviendras sérieux ! »

Cette citation d’Aristote a beau dater d’il y a plus de 2300 ans, elle résonne aussi très bien avec notre société actuelle. Car le jeu s’y impose progressivement comme un phénomène culturel majeur, transcendant les frontières traditionnelles de l’âge et des loisirs pour infiltrer tous les aspects de notre quotidien.

L’exode informationnel : quand les Français fuient l’info

Les Français sont-ils en train de faire leurs valises pour quitter massivement le territoire de l’information ? C’est le constat préoccupant que dresse l’enquête que nous avons menée avec la Fondation Jean Jaurès et Arte sur le rapport à l’information. Deux ans après avoir mis en lumière le phénomène de « fatigue informationnelle », l’étude révèle une véritable hémorragie silencieuse.

1h30 par jour

Nous recevons en moyenne 32 mails par jour sur notre boîte professionnelle, soit 160 par semaine. Une proportion qui grimpe à 225 pour les cadres et 290/semaine pour les chefs d’entreprises ou professions libérales.

Une charge informationnelle en outre exacerbée par l’utilisation fréquente des notifications, qui viennent interrompre les tâches en cours et disperser l’attention. Et finalement conduisent à une réelle perte d’efficacité : d’après les études menées sur le sujet, le temps de « reconcentration » nécessaire pour se replonger dans une tâche après une interruption liée aux e-mails nous prendrait au total 1h30 par jour !

Une société qui se trompe de mots / maux ?

« Individualisme », « archipellisation », « fin des grands récits », « pouvoir d’achat » mais aussi « société de défiance », « désengagement » ou encore « wokisme » …Et si ces concepts devenus viraux dans le débat public pour décrire notre société nous empêchaient finalement de comprendre les véritables enjeux de notre époque et participaient des problèmes plutôt que de permettre de s’atteler aux solutions ?
C’est la thèse que développent Guénaëlle Gault (notre Directrice Générale) et le journaliste David Médioni, dans un essai tout juste paru aux éditions de l’Aube : Penser sans entraves.